18
février
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Durant sa formation d'ingénieur à l’INSA Strasbourg Benjamin Zielinski ne pensait pas s’orienter vers une thèse. Durant son cursus, il a décidé de garder cette porte ouverte en poursuivant son master en double-diplôme. Suite à une expérience internationale au travers d'un Volontariat international en entreprise (VIE) et plusieurs échanges et réflexions il s'est finalement orienté vers une thèse qui pourrait lui permettre de continuer à s’épanouir d’un point de vue intellectuel et scientifique. Benjamin témoigne...

J’ai effectué l’ensemble de ma formation post-bac à l’INSA Strasbourg (de 2013 à 2018), à l’exception du second semestre de 4e année que j’ai effectué à l’Université de Sherbrooke en 2017 (province de Québec, au Canada).

Les universités canadiennes récupèrent des sommes financières très importantes par les entreprises privées. Cela est visible au niveau du « naming » de certaines salles et également des équipements disponibles pour la formation et la recherche au sein de ces établissements. Cet échange fut une des raisons qui m’ont poussé à effectuer le double diplôme de master Design des surfaces et matériaux innovants (DSMI) co-accrédité par l’INSA Strasbourg et l’Université de Strasbourg. Parmi mes autres motivations, je voulais également ouvrir mon horizon scientifique et obtenir des connaissances additionnelles de celles offertes par l’INSA Strasbourg. Ce master fut très intense et intéressant (à lire sur le blog recherche de l’INSA Strasbourg).

Lors de ma dernière année de formation à l’INSA, une partie de mon Projet de fin d’étude (PFE) était dédiée à de la recherche et au développement au sein d’une entreprise de l’industrie aéronautique (Safran Helicopter Engines). J’avais pour mission de comprendre et d’améliorer le procédé de rectification des pieds de pales de turbines. Ce procédé complexe et non-conventionnel permet d’atteindre d’excellents niveaux de finition (état de surface et rugosité). J’ai particulièrement apprécié ce travail qui visait à approfondir la connaissance d’un domaine nouveau pour moi. Cette expérience renforçait mes convictions sur l’idée de rester dans le domaine des matériaux/procédés dans le cadre de mon avenir professionnel.

lavionnaire

Présentation d’une pale de turbine (images de gauche) ainsi que du montage de celles-ci sur le disque rotor (images de droite). D’autres éléments explicatifs sont disponible sur le site de l’avionnaire.

Le diplôme et les choix de carrière

À la fin de mon PFE, j’étais hésitant quant à mon futur. Le site où j’étais, n’offrait pas de possibilités de recrutement et j’étais tiraillé entre deux projets différents.
D’un côté je souhaitais partir travailler à l’étranger afin d’améliorer mes compétences en anglais, de découvrir de nouveaux horizons et de me tester en travaillant dans une équipe internationale.
D’un autre côté, je souhaitais poursuivre mon apprentissage en approfondissant et en renforçant mes compétences dans les matériaux et les procédés.
J’ai donc simultanément postulé à des offres de thèses en lien avec ce domaine ainsi qu’à des offres de VIE. Mon point d’ancrage était centré sur la recherche d’activités en lien avec le développement et/ou l’amélioration de procédés (notamment les matériaux métalliques).

J’ai obtenu assez rapidement une proposition de contrat de VIE de deux ans en tant qu’ingénieur de procédé de coulée en Bulgarie. Le poste et la mission proposés m’ont intéressés et n’ayant pas eu de réponses positives aux offres de thèses auxquelles j’avais postulées (malgré quelques entretiens), je me suis envolé pour la Bulgarie.

En Bulgarie, j’étais responsable procédé de la coulée d’une nouvelle culasse aluminium pour l’automobile. J’ai notamment géré le démarrage du produit et sa montée en cadence pour atteindre l’étape de production série (étape située suite au transfert de la culasse sur le site de production, c’est-à-dire après le développement de celle-ci au centre de recherche et développement).

Non connu

Cette période fut très riche d’un point de vue personnel et professionnel, me permettant notamment de découvrir le monde de la fonderie. Je ne peux que recommander ce type de contrat (VIE) aux personnes intéressées par une expérience à l’étranger avec des défis professionnels importants.

En août 2020, à la fin de mon VIE, je fus tiraillé entre l’envie de poursuivre en tant qu’ingénieur ou de démarrer une thèse. Avec diverses hésitations, notamment par rapport au fait de reprendre les études. J’ai échangé avec plusieurs doctorants et docteurs (notamment des anciens élèves de l’INSA Strasbourg) afin d’avoir leur retour d’expérience pour m’aider dans cette prise de décision. Ces échanges m’ont permis de me rendre compte que j’avais toujours la possibilité et les capacités d’effectuer un doctorat. Je me suis donc focalisé sur la recherche d’un projet de thèse.

Début de thèse

Comme deux ans auparavant, je souhaitais toujours un sujet alliant les matériaux et les procédés, avec si possible une proportion non-négligeable d’expérimental, ou bien un sujet mixte mêlant expérimentation et simulation numérique. Je ne souhaitais pas travailler sur un sujet entièrement basé sur la simulation numérique ou sur le développement de modèles théoriques.

De mon point de vue, le choix du sujet de thèse était très important car il allait conditionner en partie le type de travail que j’allais effectuer sur les trois prochaines années au minimum.

J’ai accepté une offre de doctorat qui correspondait à mes critères de recherches au sein du Laboratoire d’automatique, mécanique, informatique industrielles et humaines (LAMIH) de Valenciennes. Mes principaux critères de recherches étaient basés sur le contenu du sujet, et je souhaitais également éviter si possible la région parisienne (malgré la présence de nombreux centres de recherche scientifique).
Mon sujet se base sur l’impact des procédés sur la microstructure des matériaux utilisés. Je vais notamment travailler en condition de déformation dynamiques et de températures extrêmes. Un des procédés sur lesquels je vais travailler est le procédé de soudure magnétique par impulsion (magnetic pulse welding). Cette technique permet notamment de souder à froid des matériaux différents, ne pouvant pas nécessairement être soudés par des procédés plus conventionnels du fait de leurs propriétés physiques dissemblables.

Innovaltech

Exemple d’interface obtenue suite à une soudure par impulsion magnétique (ici une soudure entre du cuivre et de l’aluminium)
Le procédé de soudure par impulsion magnétique peut créer ce type d’interface très caractéristique constitué de vagues et de vortex.

Aujourd’hui, je ne suis qu’au commencement de ce doctorat. À la fin de ma thèse, je pense m’orienter vers un centre de recherche et de développement en industrie. A ce jour, je ne m’imagine pas poursuivre vers une carrière académique (recherche et enseignements confondus), mais rien n’est vraiment fixé dans le marbre !

En tout cas, si des personnes souhaitent d’avantage d’informations sur mon parcours, ou ont des questions sur le VIE ou le doctorat, n’hésitez pas à m’envoyer un message sur LinkedIn, je vous répondrai avec plaisir.

Benjamin Zielinski


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