Passionné de cyclisme et de mécanique, Victor Lab, en troisième année de mécanique par alternance à l’INSA Strasbourg, tenait à réaliser son apprentissage chez Tune, fabricant allemand de pièces innovantes et ultralégères pour vélo. Le dispositif d’apprentissage transfrontalier était fait pour lui.
Par Stéphanie Robert
Sportif de haut niveau en VTT, Victor Lab a le vélo dans la peau et veut concilier sa passion et son métier. Après deux ans en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), il choisit de se réorienter vers des études d’ingénieur en mécanique à l’INSA Strasbourg, avec cette idée : participer au développement de nouveaux produits pour le cyclisme. Il choisit l’alternance pour « apprendre auprès des professionnels dans le monde professionnel » et entrer rapidement dans la vie active.
En 2020, il réalise son stage ouvrier chez Tune à Buggingen en Allemagne, près de Mulhouse. La petite entreprise, dynamique et jeune, franco-allemande, fondée et animée par des passionnés de vélo, conçoit et fabrique des pièces performantes et ultralégères pour les cyclistes (moyeux, roues, tiges, assises, axes…). Ils conviennent ensemble que Victor y réalisera son apprentissage.
Favoriser les opportunités pour les étudiants et les entreprises
Pour cela, un dispositif existe, c’est celui de l’apprentissage transfrontalier qui permet aux étudiants du Grand-Est de conclure un contrat d’apprentissage avec une entreprise allemande du Rhin supérieur, dans l’objectif de favoriser les échanges et les opportunités pour les étudiants et les entreprises de chaque côté du Rhin. « L’apprentissage transfrontalier est clairement indispensable dans une région frontalière, c’est une question de pragmatisme. Le bassin d’emploi est français et allemand, autant pour l’entreprise que pour les diplômés » souligne Nicolas Eguemann, directeur technique chez Tune, tuteur en entreprise de Victor Lab.
Polyvalent en petite entreprise
Victor Lab est apprenti au service R&D depuis l’automne 2021. « C’est ma première année d’alternance, j’apprends, on me confie des petites missions concernant le développement de nouveaux produits ou l’industrialisation de nouvelles pièces. Mes tâches sont variées car nous sommes une entreprise de 20 personnes. C’est ce que j’aime, je préfère travailler dans une petite entreprise plutôt qu’un grand groupe : je suis polyvalent, je maîtrise la chaine et je peux voir le processus de A à Z, du matériau brut au produit emballé » dit-il.
Il passe deux semaines en cours à l’INSA Strasbourg et deux semaines en entreprise, salarié selon le droit du travail allemand. « J’ai beaucoup progressé en allemand, mon niveau était moyen (B1/B2). Mes collègues sont compréhensifs, ça ne pose pas de gros problème. Si je veux évoluer dans l’entreprise, je dois maîtriser les deux langues. Pour moi, c’est très important de parler couramment français, allemand et anglais ».
La mixité de nationalités, atout pour l’entreprise
Pour Nicolas Eguemann, l’apprentissage, et notamment transfrontalier, confère un avantage indéniable à l’entreprise. « Notre entreprise évolue dans un milieu ultra-concurrentiel, avec un impératif de modernité permanent. Les jeunes diplômés sont plus aptes à se confronter à cette modernité, les stages et l’alternance permettent de les former à ces métiers. Nous avons pu progresser en part de marché sur les marchés français et francophones grâce à notre mixité de nationalités. Être ingénieur Maschinenbau (génie mécanique) est très reconnu en Allemagne » expose-t-il. Il conclut « Si l’étudiant est motivé par l’apprentissage transfrontalier, il ne faut pas hésiter ! ».