Louise FRIEH, étudiante de 2e année en génie mécanique, a récemment remporté la médaille de bronze par équipe en kata lors des championnats d'Europe de karaté qui se sont déroulés à Porec en Croatie. Une première pour cette jeune colmarienne dans un championnat continental sénior. Prochaine étape internationale, les championnats du monde de Dubaï, du 16 au 21 novembre prochain, suite aux sélections qui auront lieu ce été ! Quelques questions pour mieux connaitre cette étudiante et athlète de haut niveau.
Bonjour Louise, pour commencer peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton sport ?
Le karaté est un art martial qui vient du Japon. En compétition, on peut distinguer deux disciplines : le kata et le kumite.
Le kata est un enchainement de techniques réalisées dans le vide et qui simule un combat réel. Il existe une longue liste de katas qui possèdent chacun un nom et des mouvements codifiés. En compétition, on est jugé sur des critères multiples, comme la compréhension et la maitrise des techniques utilisées, la justesse des positions, la souplesse ; mais aussi sur des critères athlétiques qui comprennent la vitesse, l’équilibre, la puissance, le rythme etc.
Le kata par équipe (catégorie dans laquelle j’évolue en équipe de France) est une épreuve où trois partenaires exécutent un kata de façon synchronisée. En finale, le kata est suivi d’un « bunkaï ». C’est l’application réelle du kata, c’est-à-dire un combat entre nous trois dans lequel on devient tour à tour attaquant ou défenseur.
Le kumite est un combat libre entre deux adversaires. Le but est de marquer le plus de points durant un temps imparti avec des attaques contrôlées de pieds et de poings.
J’ai pratiqué les deux disciplines, kata et kumite, jusqu’à mes 14 ans avant de me spécialiser en kata lors de ma première sélection en équipe de France. A ce niveau il faut choisir l’un ou l’autre, les entrainements étant assez différents.
Tu as le statut de sportive de haut niveau (SHN) à l’INSA Strasbourg, peux-tu nous expliquer comment tu parviens à concilier sport et études ?
Mon emploi du temps est optimisé. En fait, il faut être très organisée et utiliser chaque temps libre pour avancer dans mon travail. Je fais une partie de mes entrainements à Strasbourg et reviens certains soirs et le week-end à Colmar pour des entrainements plus spécifiques avec mon entraineur. Je suis aussi souvent convoquée à des stages avec l’équipe nationale au creps à Paris, à Montpellier, ou même en Corse pour m’entrainer avec mes coéquipières. Je peux compter sur l’aide de mes camarades de classe pour rattraper les cours durant ces absences. Cette année, j’ai également pu profiter des cours donnés en distanciel car je pouvais les visionner à mon retour.
C’est donc un planning assez chargé qui m’empêche de profiter de la vie étudiante autant que je l’aurais voulu. Mais ma carrière sportive me permet de vivre de très belles expériences.
Sportive et ingénieure, peux-tu nous en dire un peu plus sur ton projet professionnel et ce qui t’attire dans le génie mécanique ?
Je ne suis pas encore fixée sur un secteur professionnel mais j’ai adoré mon stage ouvrier l’année dernière chez Safran Landing Systems à Molsheim. L’aéronautique est un domaine très pointilleux qui m’attire beaucoup, et qui est en phase avec l’esprit perfectionniste nécessaire dans le sport de haut niveau.
Ou pourquoi pas travailler pour une marque de sport et concevoir des équipements sportifs ? Allier vie professionnelle et passion pour le sport serait une bonne combinaison ! Le génie mécanique m’attire notamment pour ce large éventail de secteurs d’activité dans le domaine industriel. Je compte sur mes prochains stages en entreprise pour m’aider à choisir entre la production, la qualité ou le bureau d’études.
Encore merci pour ces échanges Louise et bonne chance pour ta formation et tes compétitions à venir.
Merci à vous, c’est avec plaisir.